Sonnets

 

Nuages divins

C’est par une nuit de pleine lune

Que j’ai cerné son souffle divin

Plongé dans une certaine amertume

Un soir ou je n’avais pas bu de vin

 

Ici depuis des temps immémoriaux

On appelle cette bise salvatrice Eole

Je me dis que nous manquons chez nous de griots

Il est des choses que l’on enseigne pas à l’école

 

Les nuages flottent d’une cadence langoureuse décadente

D’où transpercent mille merveilles qui s’éventent

Pour celui qui n’a pas l’œil poétique

.. ..

Je me demande le pourquoi de ce que l’on enseigne

Pourquoi tant de formules et de leçons qui nous saignent

L’imaginaire devrait être notre première source d’éthique

 

 

La mare des grenouilles

Le feu crépite dans un marais boueux
Une flamme marine bien debout. Eux,
La narine ne sentant pas la coupure
Tendent fièrement le bras, le cou: purs

Au droit de ce sol de sables mouvants
On décèle des fables, des mouvements
Rien des gazes dangereux inodores
Habitués au bruit, aux mauvaises odeurs

Peu leur importe que la France s’enfonce
Qu’on ne puisse plus s’accrocher qu’aux ronces
Envahissantes briseuses de parfum

Entendez vous le coassement des grenouilles
User ceux qui restent coi, s’agenouillent
Sur cette mare de nénuphars fins

 

La mer des lucioles

Poséidon est un dieu bien cruel
Même si sa maison est un beau linceul
L’Atlantide voit au cœur de ses ruelles
Les cadavres d’une humanité bien seule

Sous de frêles dunes que pensent les vestiges
De la connivence de leurs mondes engloutis
Leur longue agonie me donne le vertige
Tout autant qu’ils sombrent dans l’oubli

Les étoiles, elles aussi mort vivantes
Qui ne sont pas de celles qui se vantent
Ces nuits venantes ne seront que le reflet

De ces âmes lumineuses qu’on a perdues
Comme celles dans leurs pays qu’on a pendu
Pour qu’on se refuse de les camoufler

 

Il est des clowns

Il est des clowns cloués aux couilles

Clonés sous leur coquille de cagouille

Dont le maquillage n’efface pas le masque

Effrayants de la réalité de leurs frasques

 

Une femme de ménage sous l infamie

Surnage surprise par la famine

D’un soit disant bon père de famille

Dirigeant affligeant du FMI

 

Quand dans les couloirs ça ricane

Un machisme enflammé par jerrycan

Embrase ses yeux qui le maudissent

 

De leur pouvoir, ils finissent tous par abuser

Ces hommes Tron qui veulent s amuser

Les Domi-Nique Strauss-Kahn ou Baudis

 

 

L’hymen de révolte

A table les couverts grognent
De voir servir sans vergogne
Des assiettes Gorgones
Ne laissant miette pour leur trogne

Médusés de celles qui se gavent
Boursières des coffres et des caves
Ils grincent sentant l’heure grave
S’affûtent qu’on les prenne pour des braves

A gaver les méduses percées
Selon la légende de Persée
Il faut qu’ils les décapitent

Sans larmes fugaces à verser
Que Pégase puisse traverser
L’hymen de révolte qui palpite

 

Petites bohémiennes

Aux petites bohémiennes de mon école
Dont parfois les différences les isolent
Moi je vois la liberté dans vos sourires
Dans votre manière de sauter, de courir

Vos larmes inquiètes quand vous êtes séparées
Sont des bijoux de pureté dont vous vous parez
La puissance qui émane de vos liens familiaux
Est un beau fruit juteux autour de son noyau

Aujourd’hui, on unifie, on ne pardonne
Plus d’être un autre, moi je n’abandonne
Pas l’envie de vous laisser mâcher vos mots

Soyez libres et vous même dans l’enfance
Votre identité a bien plus d’importance
Que d’être fidèle à tous les autres marmots

 

 

Faits divers ou la stupidité même

Posé paisiblement le long de la rivière

En pleine image d’Épinal de poète

A siroter une fraîche petite bière

Au bord du canal c’était chouette

 

Quelques adolescents descendus du quartier

Étaient tranquilles et nageant à se rafraîchir

Quand une escouade de trois policiers

Vint tout simplement… le leur interdire

 

Contrôle d’identité et rappel à la loi

Pour ces jeunes complètement cois

Qui n’avaient que maillots et T.shirts

 

Comme quoi un simple arrêté municipal

En plein été me laisse le visage pâle

Ecoeuré que la loi puisse servir de chiottes

 

 

Can I help you?

A coté de notre camp entre Mystra et Sparte

S’est établie une bien drôle de colonie

Aussi affabulateurs que des diseurs de cartes

Il parait qu’il est de grandes vérités que l’on nie

 

Ils sont la en mission et ils ont dans des cartons

Entassé 58000 bibles pour tout le Péloponnèse

Je ne peux m’empêcher de les prendre pour des charlatans

Quand approche de moi une française un peu niaise

 

Dès que l’on mélange religion et prosélytisme

Je me réfugie dans une sorte d’autisme

Surtout quand on me dit « Can I help you ? »

 

Je les mets au même niveau que les proxénètes

Les livrerais au tribunal devant un proc c’est net

Ils t’abordent avec le  vocabulaire  des voyous

 

Le radeau

Errant dans les vents vagabonds
Flottant sur une vague équivoque
Épris d’un galbe au beau rebond
Mon cœur n’est plus que bicoque

 

Ce radeau, comme un cadeau médusé
Si heureux de mouiller en son sein
La mer aux reflets verts semble s’en amuser
Tel ses doigts sur le clavier d’un clavecin

 

Et ça tape et ça clapote sévère
Le torture t’elle pour en tirer ces vers
Un bois humide peut il encore brûler

 

Le soleil asiatique et les îles désertes
Si l’on s’y croit à l’abri des tempêtes
N’empêche pas le tsunami d’hululer

 

Allons enfants

Partout peu importe ou nous passons

Il faut sans cesse que l’on en croise

A croire qu’ils se diffusent comme un poison

J ai l’impression qu’ils me portent la poisse

 

Que ce soit en famille ou en groupe

Des plus anciens aux adolescents

J’aimerais qu’ils nous lâchent la grappe

Ce voyage en serait moins blessant

 

C est tellement bon d’être dépaysé

Leurs voix commencent à m’épuiser

Car sans raisons ils croient qu’on est potes

 

Pourquoi sont ils si heureux de nous trouver ?

C’est ma patience qu’ils finissent par éprouver

Mes doux, mes chers et tendres compatriotes

 

Les fuites

Poitiers est une salle de bain avec en son centre un cabinet

Dont le carrelage lisse permet au maire de se mirer

Du haut de sa cabine il ne voit pas couler le robinet

Pour lui rien ne se fissure, tout est bien colmaté

 

Sous le sol pourtant les rats grattent le parquet

Loin des vies d’apparat venant du fond des égouts

Où l’on goûte le mépris de ceux qui viennent te braquer

Où la loi est une pisse te saisissant jusqu’au cou

 

Qu’il tire donc la chasse d’eau pensant évacuer sa merde

Qu’il arrose ses chiottes, le TAP ou le Confort Moderne

Pensant que son détergent effacerait les traces du Plan B

 

Là où la terre gronde c’est que poussent les mauvaises herbes

Toute une armée de nuisibles envahissent les tuyaux de la plèbe

Même le marbre peut exploser si on se passe de plombiers

 

 

Intimité?

Sept huit regards dépassent du bord de la piscine

Pour lorgner au loin sous les dessous d’un cyprès

Une jeune amoureux et sa future petite copine

Ah s’ils savaient qu’on les observe de si près

 

Ils se parlent depuis  plus d’un quart d’heure

On sent bien qu’ils sont gênés par leurs deux mains

Lui se gratte la tète, elle remet en place son débardeur

On s’impatiente se disant qu’il faudrait attendre demain

 

Mais à un moment sans que l’on sache pourquoi

Elle s’approche de lui qui reste un peu coi

Pour lui offrir leur tout premier bisou

 

Et ce pas vers l’inconnu sert à les masquer

Nous restons sur notre faim nous les embusqués$

Le destin leur a laissé leur intimité, allez zou…              ….

 

Un réveil

Il est des choses naturelles à l’âge des ados

Qui passé les trente ans est une sorte de cadeau

Depuis dix jours maintenant au réveil dans ma tente

Se produit un renouveau en forme de détente

 

C’est pas que j’avais oublié ce phénomène

Mais c’est pas tous les jours que les fées nous mènent

Vers une sensation affirmant notre vitalité

En sortant des bras de Morphée que l’on vit alité

 

Et celle dont je vous parle n’est pas d’une certaine mollesse

Je serai tenté d’affirmer que c’est d’une parfaite noblesse

De la lignée droite et fière du Général de Gaule

 

Que chaque matin je me retrouve au garde à vous

Baigné en pleine jouvence je vous l’avoue

Quelle belle tradition que la gaule !!!

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