Petite histoire du slam français

Au milieu des années 90

D’abord au nord de Paris (avec Pilote le Hot), dans le 93 ( Café Culturel de Saint Denis), puis petit à petit dans les grandes métropoles françaises (Lyon, Bordeaux, Nantes, Toulouse,….), le slam commence à s’implanter avec des scènes régulières et la création de premiers tournois nationaux et régionaux à partir de 2005 avec notamment le Grand Slam National et le Slam United, ou des projets comme Boucha’zoreilles ou les Nuits du Slam.

« Mourir pour se vider »

Le milieu des années 2000

C’est le moment charnière pour le slam français avec l’émergence de Grand Corps Malade qui popularise le mouvement. A partir de 2005, de nombreuses associations voient le jour un peu partout en France et de nombreux tournois, prétextes à la rencontre, se créent à dimension nationale (GSN en 2005, Tremplin slam du Mans en 2006, Slam So What en 2008, Coupe de la Ligue Slam de France en 2011) ou régionale ( Slamenco de Nantes, Slam Fever de Rennes, SuperSlam de Tours, OSSO de Bordeaux, etc…). Dans les régions, et localement, de nombreux événements à destination des scolaires commencent aussi à naître, encrant le mouvement auprès des jeunes générations.

Finale championnat francophone de SLAM au Mans en 2015

Après l’essor des années 2005-2013

Le mouvement traverse une période créative où en plus des quelques grands tournois nationaux (Coupe de la Ligue et GSN notamment) , les associations cherchent à créer de nouvelles formes de rencontres, à taille plus humaine, et en sortant un peu du cadre du tournoi classique. Depuis 2015, de nombreux nouveaux événements créatifs ont vu le jour et s’implantent localement (Slam du Micro de Bois d’Aubagne depuis 2012, Slam du Magret d’Argent à Toulouse depuis 2015, O’Slam etc… à Josselin depuis 2014, Slam So Poit’ à Poitiers depuis 2017, Slamarobriva d’Amiens depuis 2017, les Joutes poétiques de Granville, Slam sur la Langue de Reims, etc….)

A l’orée des années 2020, le slam n’a jamais été aussi vivant en France.

« Nous sommes des slameurs
Et ne prétendons nullement à devenir des slameurs célèbres
Car si c’était le cas franchement…
Cela voudrait dire que le slam mord ses lèvres… »

Origines du slam

« Quand on aime qu’arrive cette osmose
Où les moindres petits os de mots osent se fondre pour en fonder un nouveau
Et touchent là où la peau est si sensible qu’elle sent monter le frisson
Là où la poésie cible, sans avoir à se cacher derrière un sketch ou une chanson »

Le SLAM de poésie (Poetry slam) apparaît au milieu des années 80 sur les scènes de Chicago aux Etats-Unis où son créateur Marc Smith se demande alors par quel outil il peut rendre la poésie accessible à un large public et lui donner une énergie scénique.

Il invente alors le SLAM avec des principes simples: un tournoi populaire où les jurys viennent du public, où les poètes viennent présenter un texte de leur composition de moins de 3 minutes (sous peine de pénalités), sans costumes, sans accessoires, ni aucun support musical. La performance doit venir du corps et de la voix seulement, peu importe la forme qu’elle prend ( chantée, scandée, rappée, murmurée, etc…), une performance a cappella qui ne doit jamais oublier une certaine dimension poétique….

Le slam, c’est comme un pique-nique finalement. Un moment commun ouvert à tous les cuisiniers des mots, à tous les poètes. Qu’ils soit experts ou débutants, on leur offre la même place sur la scène. On invite à goûter la cuisine de tous.

« Au sein de l’éclipse »

Avec Marc Smith, créateur du slam et les membres fondateurs de la Ligue Slam de France